Mener un tel projet, étant novice au départ, c’est être confronté à ses propres erreurs et devoir les accepter pour évoluer. Les difficultés sont dues aux méthodes de travail, des choix ou son environnement. Ce qui m’a manqué pour éviter ces erreurs, ce sont des retours d’expérience à ce propos.
Avoir connaissance de ces difficultés permet de savoir comment les anticiper. En général, il y a un regard négatif sur l’expression des difficultés, or c’est très utile ! Voyons alors les difficultés que j’ai rencontrées lors de la phase de construction en tant que novice, autodidacte.
Bonne lecture !
Au sommaire :
- Manquer d’un matériau
- Utiliser seule certaines machines
- La rigueur, un gage de qualité
- L’impact de nos manipulations
- Travailler dans de bonnes conditions
- Conclusion
Manquer d’un matériau :
Lorsqu’il manque un matériau s’impose un dilemme : rouler, acheter ce qu’il manque et perdre la matinée de travail. On peut parfois adapter l’étape de travail au risque de prendre plus de temps, avoir des obstacles. On peut sinon travailler sur des tâches annexes accomplissent le projet.
Cette difficulté peut être surpassée grâce à l’anticipation en comptant ses besoins en matériaux et préparant son poste de travail en avance.
Utiliser certaines machines seule :
Je débute, il y a des machines difficiles à utiliser seul, surtout quand il est question de manipuler des grandes dimensions.
Exemple pour illustrer
La défonceuse à bois est difficile à régler et à manipuler. Elle est lourde et exige énormément de précision.
Un autre cas
Le banc de scie est une machine qui permet de débiter rapidement. Il faut régler la largeur de coupe, débiter sur toute la longueur et rester précis. Ça a été difficile de l’utiliser seule et de maîtriser ses composantes. J’ai malheureusement dû m’en passer pour fabriquer mes étagères de cuisine et de placard, pour raccourcir en longueur les dernières lames de lambris et de bardages.
La rigueur, un gage de qualité :
Devenir rigoureux au cours du chantier, c’est déjà trop tard. Néanmoins, ce manque de rigueur signifie davantage défauts esthétiques et obstacles inattendus.
Un exemple pour illustrer :
Pour la pose de lambris, il n’y a quasiment aucune tolérance pour l’écartement entre chaque lame. Comme tu peux le voir sur la photo, il y a un décalage entre les lames du fond et celles sur le côté. C’est esthétique, mais insatisfaisant. J’ai laissé le décalage se créer, et il a fini bien trop important pour pouvoir rattraper le défaut dans son entièreté.
Un autre exemple de manque d’attention :
Je décide de créer le mur du fond toute seule, on en avait fait deux ensemble, avec mon papa, je m’en sentais capable, en autonomie. Aucun problème, le mur est très bien monté, les angles, les longueurs, l’assemblage, tout est précis. Mais j’ai utilisé les pannes de 120×45 mm au lieu de celles de 90×45 mm.
Conséquences, je perds 3 cm sur la longueur totale de la maison. Ce n’est pas énorme, ça ne représente même pas 1m², 0.066 m² exactement ! Le problème est plutôt que ces pannes devaient servir pour une étape suivante et qu’il a fallu les racheter.
Ce qui est inquiétant, c’est de ne pas s’en rendre compte en cours. Cette étourderie m’a montré que prendre du recul sur ce qu’on fait, c’est important.
Un dernier exemple concernant la négligence :
J’ai fait abstraction de la parfaite mesure d’un angle du placard. C’est minime et invisible à l’œil nu. Pour la découpe des étagères, j’ai dû tracer au cas par cas à défaut de pouvoir tracer des rectangles tous identiques. Ça complique les tracés et ça demande une précision accrue pour les coupes qui ne tolère pas de millimètre de défaut.
En bref, un mini-défaut en entraîne un plus grand par la suite, ou un obstacle. Cette rigueur, c’est jusque dans les détails, même l’enfoncement d’une vis !
Globalement, la rigueur assure l’esthétique, la fluidité du travail et sécurise l’investissement. Ce qui impacte l’équilibre de la maison sera dramatique, d’où l’importance d’être accompagné pour construire une tiny house lorsqu’on débute en autoconstruction.
Donc, phrase interdite : “ce n’est rien, ça ne se voit pas” et prendre du recul régulièrement pour m’assurer de ne pas freiner les étapes d’après.
L’impact de nos manipulations :
Oui, les échecs qui nous font progresser, mais pour construire une tiny house, le droit à l’erreur doit être quasiment nulle. Lorsque presque chaque étape de la construction est une première fois, le challenge, c’est de comprendre pourquoi on fait comme ci, l’impact de la manipulation si je fais comme ça.
On peut essayer de prendre du recul et de se poser les bonnes questions continuellement.
- Pourquoi c’est important de respecter les normes ou le standard à cet endroit-là ?
- Est-ce que je dois faire autrement étant donné que c’est une tiny house ?
- Est-ce que je travaille de manière efficiente ?, etc.
Avant, pendant et après la manipulation, c’est important de prendre un petit temps de réflexion sur ce qu’on fait pour comprendre et évaluer le travail. Ça vaut pour divers types de projet, cette difficulté est souvent liée au temps qui est souvent notre ennemi… Qui nous incite à aller toujours plus vite et enchaîner.
Un exemple :
Pour la construction de ma cuisine, je respecte la norme des plans de travail, soit 60 cm de profondeur. La semaine qui suit, mon père fait une petite inspection des travaux finis.
Je reçois un message : “Ta cuisine est trop profonde de 10 cm. » c’est la redescente émotionnelle. J’ai tout démonté et tout retaillé. J’aurais dû penser au fait que je souhaite mettre des rideaux, et qu’il faut toujours un rebord au plan de travail.
J’ai travaillé tête baissée en oubliant de me poser les bonnes questions.
- À quelle profondeur je dois tailler le meuble si le plan de travail est de 60 cm ?
- Est-ce que je peux réduire de quelques centimètres la profondeur de ma cuisine ?
- Si je réduis l’ensemble pour gagner en place, est-ce que la plaque de cuisson et l’évier logent toujours ?
Prendre du recul devient un automatisme avec l’expérience et permet d’économiser du temps.
Travailler dans de mauvaises conditions :
Premièrement, travailler dans de bonnes conditions commence par être en forme, avoir un poste de travail rangé, organisé (matériel à proximité, batteries chargées…). Mais parfois, il y a d’autres facteurs qui freinent le confort, et ce, indépendamment de notre volonté.
Le froid
Ça a été le plus gros challenge pendant l’hiver 2022, mais on n’avait pas avancé de tout l’été à cause de la canicule, des voyages… On ne peut pas se permettre de ne pas travailler parce que le climat n’est pas confortable. Donc j’enfile 3 tee-shirts, 2 pulls, le bonnet, deux paires de gants et motivation ! J’évite de penser au fait que je ne sens plus mes pieds, je galère pour prendre les affaires à cause des couches de vêtements, j’ai la goutte au nez. Mais je mets mon mental sur le mode « robot ».
En étant stratégique, la construction du hors d’eau hors d’air peut être faite avant l’hiver et donc pouvoir travailler en intérieur pour avancer la construction.
Être mal installée
La Tiny house était proche du mur côté baie vitrée. Pour barder, c’est moins pratique. Je ne pouvais pas y installer l’échafaudage, donc j’étais sans cesse en train de déplacer l’escabeau. Il y a moins d’espace pour poser les outils et c’était sombre. J’ai dû être patiente et très concentrée pour rester appliquée.
S’ajoutent d’autres faits qui impactent les conditions de travail comme le téléphone qui sonne à répétition ou encore utiliser des outils non adaptés.
Conclusion :
Pour conclure, je dirais que la solution est de se donner du temps. Donc, il faut :
- Des mois de réflexions pour mesurer la faisabilité du projet,
- Modéliser la construction,
- Chercher les bons outils et produits,
- Se former en amont de la construction.
De ce fait, j’aurais aimé non pas 2 ans, mais plutôt 3 ans étant donné que ce n’est pas un travail un temps plein. Se donner du temps pour apprendre et appliquer, c’est un facteur clé pour la plupart des projets.
Et si tu as envie de partager ton point de vue, je te laisse le faire dans les commentaires !