Quels sont les bons critères pour un terrain ?

Vivre en tiny house, c’est apprécier la mobilité de cet habitat. Mais, toi-même, tu sais, son installation est particulière, notamment concernant les caractéristiques des terrains.

Il y a des critères plus ou moins importants. L’objectif est de t’indiquer lesquels et les difficultés que tu peux rencontrer selon les critères du terrain et les potentielles solutions pour remédier à cette contrainte.

Sommaire

Les accès

La route :

Ce critère est le premier à regarder, mais rarement impactant ou sans solution. Voici quelques obstacles et des éventuelles solutions lorsque la route t’empêche d’accéder au terrain :

ObstacleSolution
Un pont trop basChercher une déviation
Une route trop étroiteChercher une déviation
Un chemin trop pentuChercher une déviation
Des arbres envahissantsTailler les arbres
Un chemin boueuxAttendre l’été

L’entrée et sortie du terrain :

Un critère important, tu devras être astucieux pour trouver une solution si l’entrée du terrain est un obstacle.

Sur le terrain, tu entreras en marche avant ou arrière. Si l’angle entre la route et l’entrée est inférieur à 90 degrés ou que la route n’est pas assez large, les manœuvres peuvent devenir difficiles. Je te montre des cas pour illustrer.

Un cas concret :

Nous manoeuvrons la tiny house en marche arrière sans grandes difficultés car le véhicule tracteur est un 4×4 court et l’angle suffisamment grand.

Un autre cas concret (portail ouvert à droite) :

Nous manœuvrons avec un camion L4, donc long. La largeur du portail est de 4 m, donc étroite. La tiny house rentre en marche arrière, on s’y reprend de nombreuses fois, tout se joue au centimètre près. Pour le départ, nous ressortons la tiny house en marche avant, on opte pour un 4×4 court. On retire le portail pour avoir plus de marge de manœuvre et évidemment, c’est bien plus simple. Autres solutions : retirer le grillage d’en face pour manœuvrer en ligne droite ou ne pas s’installer en ville 😉

Pour faciliter l’accès au terrain, tu devras être un poil créatif et anticiper les difficultés. Ce qui est généralement faisable :

  • Retirer ce qui gêne (portail, grillage, arbre…)
  • Utiliser un véhicule court type 4×4
  • Manœuvrer en marche arrière

Distance entre la tiny house et le raccordement électrique :

Sauf si ta tiny house est autonome en énergie, généralement, tu te branches à une prise ou au tableau électrique le plus proche.

Ce critère influe les coûts de l’installation. Plus la distance avec le réseau d’électricité et les besoins énergétiques sont importants, plus la section de câble nécessaire est grosse (1,5 mm², 2,5 mm², 6 mm²…), plus le coût sera élevé.

De plus, tu devras étudier le passage du câble sur le terrain. Pour des questions de sécurité, tu es censé l’enterrer en respectant la norme NF-C 15-100. Le circuit d’électricité doit être étanche et enterré. L’électricité, c’est très stricte aux yeux de la loi, la responsabilité tient à celui qui s’y prend autrement.

Distance entre la tiny house et le raccordement en eau :

Comme pour l’électricité, c’est une légère contrainte. Plus la tiny house est proche des raccordements, plus c’est pratique. Si tu ne veux pas que l’eau dans le tuyau de raccordement gèle lorsque les températures sont négatives, tu devras l’isoler avec des tubes en mousse prévus à cet effet ou enterrer le tuyau sous terre.

La puissance du compteur :

Ce critère est à prendre en compte, mais est dans tous les cas possède une solution. La puissance du compteur sur lequel la tiny house est branchée doit être suffisante. La puissance du compteur, c’est la capacité maximum à un instant T (3 kW, 6 kW…).

Pour visualiser, un appartement avec chauffage électrique de 50 m², c’est généralement 6 kW, pour une maison de 100 m² c’est 9 kW. En ajoutant la puissance d’une tiny house sur le compteur, il faut vérifier que la capacité est toujours respectée. Le risque est de le faire disjoncter l’ensemble.

Pour vérifier, l’abonnement choisi concernant la puissance du compteur, il suffit de regarder sur une facture ou sur le site du fournisseur d’électricité.

Exemple :

Tu as installé ta tiny house sur un terrain privé où il y a une maison. Les propriétaires du terrain ont un abonnement à 6 kVA (6 kW). Or, ton chauffe-eau instantané électrique utilise, à lui seul, 7 kW lorsque tu te douches, donc tu risques de faire disjoncter leur maison et la tienne.

La solution est alors de changer l’abonnement à 9 kAV ou bien 12 kAV pour être certains de respecter la puissance même en accumulant les appareils allumés.


Terrain :

Les critères concernant le terrain sont davantage contraignants. Logique ! C’est difficile de le modifier pour l’adapter aux besoins de la tiny house. Tu devras ou t’adapter ou te résigner. On s’y penche de plus près.

Terrain boueux :

C’est hyper important, les terrains boueux, on oublie ! S’installer sur un terrain engorgé l’hiver ou meuble, c’est tenter le diable. Avec ses 3.5 tonnes, la tiny house s’embourberait, tu risquerais d’arracher les essieux pour l’en sortir. Donc si tu n’es pas pressé pour t’installer, tu peux attendre l’été.

Une rapide anecdote pour illustrer :

Au départ, je souhaitais m’installer ici (photo ci-dessous). Sympa la vue n’est-ce pas ? Mais c’est engorgé tout l’hiver et je devais m’installer absolument en janvier. Donc sur ce même terrain, j’ai changé de place. Une place sous laquelle il y a un ancien chemin, il est aujourd’hui enherbé, mais le sol est alors dur. Néanmoins, en manœuvrant, on s’est enfoncé dans le peu de boue qu’il y a au bord du chemin. Alors, imaginons si c’était la place entière…

La problématique « boue » est importante.

La pente du terrain :

Pour rouler, une pente n’est pas contraignante. Or, il y a deux situations dans lesquelles elle peut l’être : à l’entrée du terrain et le terrain lui-même.

L’entrée du terrain

Ce détail est important si tu dois manœuvrer à plusieurs reprises en pleine côte pour entrer sur le terrain. Il faut jouer avec le point d’équilibre du véhicule. Comme la tiny house pèse 3,5 tonnes, l’idéal est d’utiliser un 4×4 ou un tracteur qui possède des vitesses lentes. L’embrayage sur un camion ou un van risque de fumer.

Dans un cas où l’entrée du terrain est très pentue, l’arrière de la tiny house peut aussi toucher le sol ou passer proche. Pas de solution, à part, grincer des dents.

Pour la pente du terrain

On ne le remarque pas forcément à l’œil nu, mais les quelques degrés de pente peuvent être embêtants lorsque tu voudras mettre la tiny house à niveau. À part surélever entièrement la tiny house (chose peu pratique), il n’y a pas de solution possible. Soit c’est la flèche qui touchera le sol, si tu as l’avant de la remorque en montée, soit l’arrière de la tiny house peut toucher si tu as l’avant en descente.

Regarde, ça m’est arrivé ! C’est tout juste, tout juste.

Terrain inondable :

De toute évidence, si tu t’installes pour une longue période, anticipe les potentielles inondations. La tiny house est surélevée de quelques centimètres, ce qui laisse une marge par rapport à une maison classique, mais ne sait-on jamais. Une installation tolérée, mais non déclarée, engage la responsabilité du/de la Maire s’il t’arrive quelque chose dans ta tiny house à cause d’une inondation.

Pour savoir, il te suffit de demander aux propriétaires. Évidemment, t’installer sur un terrain à risque ne signifie pas que tu seras inondé, mais tu peux agir en connaissance de cause.

L’exposition au soleil :

Ce critère, c’est un détail, mais toujours bon à noter !

Tout d’abord, si tu possèdes des panneaux solaires, c’est vivement conseillé d’avoir une exposition sud au soleil et sans ombre pour une efficacité optimale.

Ensuite, de manière générale, c’est toujours idéal d’exposer ses fenêtres au sud pour bénéficier du chauffage naturel l’hiver.

Puis le problème, c’est l’été ! Effectivement, cet effet de serre procure une chaleur agréable en hiver, or, elle peut devenir insupportable l’été. Cette bataille, même les maisons conventionnelles y font face. Il existe des solutions comme les rideaux thermiques, les climatisations, les ventilateurs, les toiles d’ombrage…

Personnellement, ma baie vitrée est exposée au nord, donc je ne vois pas directement le coucher et lever de soleil, mais je bénéficie quand même du chauffage naturel l’hiver, tellement il y a de vitres, et j’ai le confort d’été amélioré aussi par les arbres.

D’ailleurs, en parlant d’arbres !

Les arbres :

Il y a plusieurs choses à noter en ce qui concerne les arbres qui entourent ta tiny house, rien de très déterminant.

Premièrement, si tu as des panneaux solaires, les arbres devront être autour et sans te faire de l’ombre.

Secondement, si tu es sous des arbres caducs, tu devras vider les gouttières afin d’éviter l’infiltration d’eau ou d’humidité.

Pour terminer, la position des arbres pourra ou te permettre d’avoir une barrière protectrice au vent ou une barrière à la vue.

Pour terminer, il y a des critères qui concernent seulement quelques cas. Tout dépend si tu es sédentaire, nomade, en autonomie énergétique, de tes exigences… Ce qui est important, c’est d’être certain que le terrain est adapté. D’autant plus qu’on apprecie davantage l’environnement extérieur d’une tiny house grâce à ses nombreuses fenêtres.

Partager cet article sur

Tu pourrais aussi aimer...

C’est l’une des particularités du mode de vie en habitat mobile : trouver son terrain. Cet article concerne[...]