Déplacer sa maison, c’est amusant et relativement impressionnant. Tous les déplacements sont différents. Je vais alors te raconter deux trajets avec la tiny house en espérant répondre à certains de tes questions.
Le premier trajet, un long périple, pleins d’incertitudes
3 novembre 2023, la tiny house est prête à partir, mes cartons sont faits et chargés.
Le poids :
Nous partons pour la pesée dans une coopérative agricole. J’avais très peur de la mauvaise surprise. J’ai fait l’erreur de ne pas suivre le poids pendant la construction, et pour X raisons, nous n’y sommes pas allés plus tôt.
Résultat, tout va bien, on ne dépasse pas les 3,5 tonnes.
La météo :
Le lendemain, on roule 400 km vers le sud. Aussi raisonnables que nous sommes, nous décidons de partir en pleine vigilance orange. Je ne sais pas si tu te souviens, mais ce week-end-là, il y a eu la tempête Ciaran et Domingo. On redoute plus le vent davantage que la pluie.
C’est 10 h de voyage, durant lesquelles le temps oscille entre des fortes, mais courtes averses et des rafales quand les arbres ne font plus barrière. La prise au vent est modérée et la tiny house reste stable durant tout le trajet malgré la météo capricieuse. On passe entre les mailles du filet, mais c’est quand même déconseillé de partir en vigilance orange, c’est 2x plus de vigilance !
La consommation d’essence :
Nous tractons la tiny house avec un utilitaire Nissan NV400. On consomme en moyenne 20L/100 km, elle descend à 12L/100 km dans les descentes. Elle monte à presque 40L/100 km dans les montées.
À vide, ce camion consomme en moyenne 9L/100 km.
La route :
Nous empruntons la nationale. Rien ne sert de prendre l’autoroute dans notre situation, on roule à 80 km/h maximum et les routes traversées sont adaptées au gabarit de la tiny house.
Pour les routes sur lesquelles, c’est difficile de passer à deux, nous imposons la priorité. D’après le chauffeur de ma tiny house, il vaut mieux monopoliser la route que risquer de serrer la droite de la route.
De plus, on traverse les ralentisseurs aisément. Toute la structure reste stable et l’arrière de la remorque ne touche pas le sol.
Et bien sûr, on s’en est amusé de créer des bouchons et d’avoir une dizaine de poids lourd qui suivent.
L’équilibre de la tiny house :
Si durant la conduite, tu ressens des à-coups, c’est dû à un défaut d’équilibrage. Rien de grave tant que le défaut est moindre. Néanmoins, il faut y penser dès la conception des plans, un défaut trop important est dangereux.
Un peu de technique :
3 500 kg x 25 % = 875 kilos max sont disposés de l’arrière du véhicule à de l’avant de la remorque.
25 % du poids de la tiny house doit se trouver à l’avant de la remorque. C’est pour cette raison que la salle de bain et mezzanine sont construites généralement vers la flèche. Si c’est insuffisant, il faudra charger le coffre du véhicule tracteur pour équilibrer.
Si jamais tu as un défaut trop important, tu peux ajuster la position des essieux de la remorque. Seulement de quelques centimètres vers l’arrière ou l’avant, certes, mais c’est suffisant. Si jamais, tu dois avancer ou reculer tes essieux, assure-toi qu’ils restent parallèles et alignés, le réglage par un professionnel est conseillé. Honnêtement, rares sont les tiny houses sacrément déséquilibrées si la question est anticipée dès le départ.
Une tiny house qui s’abîme avec le transport ?
Je constate à l’arrivée que la tiny house n’a pas subi de déformation. Pendant le trajet, rien ne casse, le bois est un matériau souple et résistant. Supposons que tu as des portes de placard, tu verras à l’arrivée qu’elles sont déréglées, puis en remettant la remorque à niveau, les portes s’ajusteront aussi.
L’entrée sur le terrain :
Nous rentrons la tiny house sur le terrain en marche arrière. L’ouverture du portail mesure 4m de large et l’angle entre la route et le portail de 90 degrés, le passage est restreint. Et, cerise sur le gâteau : une voiture s’est garée proche de notre passage… On réussit difficilement, mais sans accident, c’est le principal. Ceci étant dit, un conseil : où que ce soit, il faut, de la place, de la place, et encore de la place pour manœuvrer l’entrée.
Entre l’excitation et l’angoisse, ce premier trajet est plutôt mémorable et expérimental. Me voilà rassurée pour les autres trajets. Mobilité et qualité de la tiny house, validées !
Deuxième trajet : un challenge de petite envergure
Le 4 janvier 2024, je change de terrain, 10 km plus loin. La seule question est “comment sortir de là ?”. Je dois avouer que je n’avais pas choisi le meilleur terrain, ça servira au moins de retour d’expérience.
La sortie du terrain :
On sort obligatoirement la tiny house en marche avant et l’angle entre la route et le portail est toujours de 90 degrés. Comme pour tout véhicule, en avant ça braque moins bien. alors, on pense à différentes solutions. Enlever le grillage d’en face pour pouvoir sortir en ligne droite ? Sortir avec un court véhicule ? Conclusion : on utilise un 4×4, et on retire le portail du terrain. C’est la solution parfaite, le 4×4 est court et possède des vitesses lentes.
Et résultat, pas de quoi paniquer, la tiny house est sortie en une fois.
La route :
Le trajet, ensuite, se déroule sans entraves. On traverse la ville, on passe partout. On a fait seulement un détour pour éviter un virage trop serré. On avait regardé en amont sur la carte la traversée des villes, ce qui nous permet d’anticiper et éviter des manœuvres compliquées.
L’entrée sur le terrain :
L’entrée sur le nouveau terrain s’est très bien déroulée. C’est un terrain enherbé, mais il y a un ancien chemin dessous, donc malgré l’hiver, il est dur toute l’année. Il y avait tout de même de la boue sur le bord de route dans laquelle on a commencé à s’enfoncer. Donc la boue, c’est un point de vigilance à retenir. Si jamais tu es intéressé pour connaître les bons critères d’un terrain, c’est ici.
C’est vraiment mobile ?
Hé oui ! Bien évidemment, sa mobilité est différente de celle d’une caravane, c’est plus haut, plus lourd et fastidieux à transporter. Si tout se passe bien, c’est parce que la tiny house est stable avec la majorité du poids en partie basse de la maison. De plus, elle est bien équilibrée, la salle de bain, la mezzanine étant construites côté flèche de la remorque. Et, elle est solide grâce aux contreventements. Aucunement besoin de s’inquiéter, la tiny house est construite avec rigueur dès le départ !
Additionnée de conditions météorologiques favorables, tout peut se dérouler à merveille.
Je n’arrivais pas à réaliser que c’est possible et facile de déplacer sa maison. Ça me paraissait ne pas être à échelle humaine, un peu monstrueux, voire risqué. Finalement, on peut avoir confiance en la mobilité des tiny houses.
En partageant nos expériences, on peut diminuer aussi les prises de risques lors des déplacements de tiny house. Alors, si toi aussi, tu veux partager des expériences ou que tu as des questions, tu peux les poser en commentaires !