Chaque tiny house est différente et chaque histoire qui la fait naître aussi.
Je vais te raconter mon histoire, en partie liée au statut d’étudiante. Le but est de montrer pourquoi de tels choix de vie, et que l’on peut être résilient (au moins tenter) avec les outils dont on dispose.
La crise du logement, la précarité et l’environnement des étudiants, en faite, ces causes, interconnectées, ont déclenché en moi l’envie d’habiter autrement.
J’essaie de vulgariser au maximum et t’épargner une dissertation imbuvable 😉
Sommaire
Crise du logement
Entre les arnaques, l’indisponibilité et les prix exorbitants. Trouver un logement, c’est devenu une bataille.
Un manque important
Constat
L’Union étudiante annonce le 1ᵉʳ septembre 2023, qu’il manque près de 600 000 logements pour 2,92 millions d’étudiants à la rentrée, soit un manque de 20 %. Des rapports sont rendus sur la situation des étudiants, et cette crise du logement implique de nombreuses conséquences.
Les CROUS sont aussi en danger, ils ont seulement 174 000 places dans leur cités-U, pour un total de 700 000 boursiers soit 25% de cette population y a accès.
Causes
Plusieurs explications comme la plateforme Airbnb qui avale le marché locatif classique. En effet, les investisseurs réalisent de meilleurs bénéfices qu’en louant en résidence principale.
Et d’autres causes comme :
- L’augmention du nombre de familles monoparentales qui engendre plus de demandes,
- La loi Climat et Résilience, qui limite le marché de la construction,
- La concentration dans les métropoles, déjà trop dense pour construire de nouveaux logements.
Résultat
La demande est si forte et l’offre si faible que des étudiants sont contraints de louer des Airbnb pour se loger malgré le budget requis. D’autres sacrifient leurs études ou bien, font l’impasse sur leurs critères de séléction pour tout de même se loger (prix, salubrité…).
Les prix
Constat
De nombreuses personnes n’ont pas les moyens de passer par le secteur privé. Or, on compte pour 1 logement CROUS, 16 étudiants.
Par exemple, un studio du secteur privé de 18 m2 à Poitiers est loué 450€ cc, tandis que pour une même surface en logement CROUS, le montant est de 250€ cc.
En 2023, le loyer représente 45 % des revenus , alors que l’idéal ne dépasse pas les 30%.
Causes
L’inflation touche les locataires et les propriétaires. Ils sont aussi dans la nécessité d’augmenter leurs revenus locatifs pour prévoir des travaux et rentabiliser l’investissement.
Résultat
Par manque de moyens, certains étudiants restent chez leurs parents et font des heures de trajets matins et soirs, ou vivent dans des campings, se font héberger… Propice à la réussite des études, n’est-ce pas ?
Logements indécents
Constat
Aujourd’hui 1 étudiant sur 4 est logé dans des conditions non règlementaires, selon l’Union Etudiante. Il y a ceux qui ont froid parce que le logement est une passoire thermique et que l’électricité est coûteuse, ceux qui subissent l’indécence sanitaire, l’espace réduit, les nuisances sonores des immeubles…
Causes
On peut imaginer que les propriétaires n’ont pas spécialement d’interêts financiers à rénover étant donné l’intensité de la demande. Les propriétaires n’ont pas forcément les moyens de rénover, les subventions ne sont pas toujours accessibles non plus.
Résultat
Selon le rapport de l’Union Etudiante, 18% des étudiants affirment ressentir un impact négatif sur leurs études en raison de leur mal-logement.
Pour les étudiants qui payent moins de 300 € de loyer, 70% d’entre eux subissent des nuisances.
La loi Climat et Résilience
La loi Climat et Résilience, vise la réduction de notre empreinte carbone avec de nombreuses propositions. Concernant le logement, il y a la rénovation des batîments existants pour améliorer l’isolation (classe énergétique, DPE) et la ZAN (Zéro Artificialisation Nette des sols).
Constat
Cette loi a une portée environnementale. L’appliquer, améliorerait évidemment la situation sociale du pays. Or, il y a des freins :
Premièrement, l’objectif ZAN coince la construction de nouveaux batîments donc l’augmentation du nombre de logements à louer. Il faut donc priviliger la restauration de bâtiments existants ou imaginer des nouveaux moyens d’habiter.
Ensuite, les appartements classés F, E, D doivent être interdits à la location dans les années à venir pour insiter à la rénovation énergétique des logements. Néanmoins, il semble impossible d’y parvenir.
Causes
Les propriétaires qui n’ont pas les moyens d’améliorer l’isolation devront laisser le logement vacant, le vendre, ou bien se risquer de le louer tel quel.
Ou bien, les appartements de 9 m2, pourront-ils perdre en surface parce qu’on doit augmenter l’isolation ?
Mais encore, faire ces travaux, induit une diminution de la surface habitable, or, ces dépenses doivent être palliées par une augmentation du loyer. Mais les locataires vont-ils accepter de payer plus cher pour habiter plus petit ?
Résultat
La situation peine à évoluer, arriverons-nous à mettre en place des stratégies mêlant environnement et social ?
Des alternatives
Il y a une crise du logement, et pourtant de nombreux espaces sont vacants, et de nombreuses personnes ont plus d’espaces qu’ils n’en ont besoin. Est-ce que l’on pourrait partager les espaces disponibles ? Ce qu’on peut faire à notre échelle :
Une tiny house ! Ok, pas si simple, alors on peut trouver :
- Une chambre chez l’habitant,
- Une colocation,
- Se loger au pair,
- Les habitats partagés…
Les solutions pour être positives, doivent respecter les contraintes géographiques (distance entre le logement et le lieu de travail), financières (prix du loyer) et de décence.
Précarité
La baisse du pouvoir d’achat, les poches vides avant la fin du mois, ça concerne beaucoup d’entre nous, personnes qui se demandent comment vivre autrement.
Constat
En 2023, les besoins financiers d’un étudiant sont de 1000 € par mois pour subvenir confortablement à ses besoins. Or, d’après l’association Linkee, sur 5115 étudiants interrogés, 91.7% d’entre eux vivent avec moins de 1000 € par mois, dont 47% avec moins de 400 € par mois.
Le coût de la vie, pour un étudiant, est 7 % supérieur à 2022 (en 1 an).
Les besoins financiers d’un étudiant
Sachant qu’on considère un loyer entre 400 et 500 € en moyenne. Le budget alimentaire est considéré à 200 € pour une personne (inflation de 12% en 2023), il reste encore à payer les transports, les produits d’hygiène, de scolarité… C’est 76% des étudiants qui ont un reste à vivre de 100 €/ mois, soit 3.30 €/ jour.
Causes
Premièrement, notons que nous avons accès à l’éducation quasi gratuitement, et que beaucoup d’aides sont disponibles pour les étudiants précaires (distributions alimentaires, réductions pour la culture, APL, bourses…). Principalement, ce sont les bourses qui sont accordées, selon les critères sociaux des parents. Or, la classe moyenne, loin d’être riche, n’y a pas accès. Seulement, 665 000 étudiants sont boursiers, ce qui représente 22% des étudiants. Par exemple, un boursier bénéficie des repas du CROUS à 1 € tandis que les non boursiers à 3.30 €. A quelques euros près, les inégalités se creusent pour ceux qui n’ont pas les bons critères sociaux.
Résultat
Malgré les aides, on constate des conséquences nombreuses :
- Saut de repas,
- Travail en parallèle des études,
- Habitation indécente,
- Vie sociale restreinte,
- …
Tout ça, à 16 ans, ça m’effrayait. Et rajoutons à cela, mon désir de choisir ma vie même si je suis étudiante.
Environnement de vie « étudiante »
Il va de soi que tous les sujets précédents sont liés les uns sur les autres, font parler les chiffres et amène à vouloir refaire le monde. A présent, je te partage les raisons plus subjectives de mon choix de vie en tiny house.
Premièrement, le besoin de souffler, de sortir de ce cadre d’étudiants de temps en temps est important pour moi. D’où la tiny house, un coin de nature et où je peux respecter l’environnement.
Les soirées étudiantes, aller en boîte, tik-tok, j’ai que de faibles interêts pour ça… Les études, c’est pratique, elles nous donnent un diplôme, mais je trouve qu’on nous demande plus d’être disque dur qu’un processeur. Tu vois la métaphore ? J’aime apprendre, donc j’ai besoin d’utiliser d’autres biais d’apprentissage.
Je désire m’ouvrir au monde, et non, seulement à travers les études supérieures. Vivre dans un coin dynamique avec des échanges, pouvoir créer, voyager et avoir des loisirs, faire la fête, être libre…
En bref, je voulais esquiver ces phénomènes de société avant même de les toucher du bout du doigt.
Le résultat de ma solution est-il approuvé ?
Effectivement, j’évoque le « vivre en tiny house », comme étant ma solution car elle n’est pas adaptée et accessible à tous. L’idée maintenant est de voir si ce projet de vie m’a réellement permis de pallier ces problèmes actuels.
À l’heure où j’actualise cet article, ça fait 1 an que je vis en Tiny house, que mes études se passent à merveille, tout est au-delà de mes espérances.
Automatiquement, j’évacue le risque de subir la crise du logement et l’indécence des appartements.
Ensuite, la précarité, je ne la subis pas, et ce, parce que je n’ai pas de loyer. Aujourd’hui, avec 500€ par mois, j’arrive à financer l’entièreté de mes charges mensuelles (voiture, assurances, téléphone, alimentation…). Mais les loisirs, il faut bien les financer ! Alors pour ça, je travaille en interim poncuellement et fais des économies.
Vivre en tiny house m’apporte exactement l’environnement que j’espérais, je suis à 10 km de l’IUT. Il y a la rivière et un café associatif à 100m de chez moi, je suis entourée de gens qui me correspondent.
Pour conclure, j’aimerais te dire que ma réflexion est bien plus longue, complexe en réalité. Et d’un autre côté, j’aurais pu expliquer ma vision qui expliquent ces choix de vie de manière encore plus courte, comme ça :
Et si tu souhaites partager ton avis, point de vue ou que tu as des questions, je t’invite à le faire en commentaire ou me contacter.